Friday, July 6, 2012

Retour sur la faillite du fabricant de plastique solaire Konarka, cofinancé par Total



Cette entreprise américaine créée en 2001 avait levé 150 millions de dollars, dont près du tiers auprès de Total qui est son plus important actionnaire.
Les investisseurs continuent de croire en certaines technologies en couche mince. Konarka Technologies n’en fait pas partie. Ce fabricant de cellules solaires organiques en couche mince, basé dans le Massachusetts, s’est placé sous la protection du chapitre 7 de la loi sur les faillites et cessera ses opérations.
Howard Berke, PDG de Konarka, explique que l’entreprise n’a pas réussi à obtenir un financement supplémentaire et est dans l’incapacité de poursuivre ses activités. Les circonstances moroses ne l’empêchent pas de garder espoir pour l’entreprise. Plusieurs grandes entreprises internationales ont manifesté leur intérêt à financer ou racheter l’entreprise, a-t-il indiqué dans une déclaration.
Konarka n’a pas toujours eu du mal à obtenir les fonds nécessaires. L’entreprise a été fondée en 2001 par Howard Berke et Alan Heeger, lauréat du Prix Nobel pour ses travaux sur les polymères conducteurs. Ce dernier a inventé un matériau polymère photoréactif pouvant être imprimé ou appliqué à peu de frais sur des substrats souples grâce à la fabrication rouleau par rouleau. Le matériau Power Plastic de l’entreprise, qui transforme la lumière en électricité, peut être intégré à divers produits finis, notamment les murs-rideaux (voir photo), les structures d’ombrage portables et même les sacoches solaires conçues pour recharger les téléphones mobiles et les baladeurs MP3.
D’après mes calculs, Konarka a levé plus de 150 millions de dollars (12 millions d’euros) de capital risque, fonds d’amorçage et fonds privés, dont un investissement de 45 millions par Total.
En avril 2011, lors de son annonce de l’acquisition de Tenesol, Total rappelait qu’il « est aussi devenu, en décembre 2008, le premier actionnaire de la start-up américaine Konarka, qui développe des produits à partir de technologies solaires organiques. Total détient à ce jour près de 25% du capital de Konarka » (près de 20% lors de son investissement fin 2008).
À cette somme viennent s’ajouter un prêt de 1,5 million de dollars du fonds du Massachusetts pour les énergies propres alors que le candidat à la présidence Mitt Romney était gouverneur, un autre prêt de 5 millions de dollars en 2009 pour la fabrication et la création d’emplois de deux fonds de l’administration d’État (cette fois, sous le mandat du gouverneur Deval Patrick), et une subvention de 6 millions de dollars de la DARPA. Les autres investisseurs incluent 3i, Chevron, Draper Fisher Jurvetson, Mackenzie Financial et New Enterprise Associates.
Konarka ciblait un nombre de marchés restreint, notamment le marché émergent des systèmes photovoltaïques intégrés aux bâtiments. Se faire une place dans le milieu de la construction est déjà suffisamment dur, mais Konarka avait le défi supplémentaire de vendre un produit qui ne pouvait transformer qu’un petit pourcentage de la lumière du soleil en électricité.


par Kirsten Korosec, avec Thierry Noisette

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