Face à l’atonie du marché français du solaire photovoltaïque, la PME se sépare de 60 salariés.
Solaire Direct jette l’éponge sur le marché français. La PME spécialisée dans le solaire photovoltaïque a lancé un plan de sauvegarde de l’emploi portant sur 60 postes, soit près de 40 % de ses 160 salariés en France. Ces licenciements concernent les activités de développement et de construction de fermes solaires, essentiellement basées à Aix en Provence mais aussi à Paris. Les autres métiers en France (ingénierie, développement d’offres, financement), ne seront pas touchées.
Les activités internationales, elles, vont à l’inverse se développer : la société a entrepris de recruter une cinquantaine de personnes pour accompagner son développement au Chili, en Inde, et surtout en Afrique du Sud où l’effectif sera porté de 110 à 150 salariés. Au total, l’effectif de Solaire Direct dans le monde devrait rester stable, autour de 250 personnes.
Un prix à la production proche des 100 euros/MWh
« C’est un véritable déchirement, mais la politique menée en France conduit à un effondrement des installations de parcs solaires dans l’Hexagone », explique Thierry Lepercq, fondateur de Solaire Direct. De fait, à peine 500 mégawatts ont été raccordés sur les douze derniers mois, selon l’Observatoire de l’Energie solaire publié vendredi, soit le niveau le plus bas depuis 2009.
« Les tarifs sont trop bas et les appels d’offres insuffisants : le gouvernement a clairement décidé de mettre le solaire en veilleuse. Un paradoxe alors qu’il s’apprête à investir des milliards de subventions dans l’éolien en mer ! », poursuit Thierry Lepercq. Pourtant, affirme le dirigeant, le solaire photovoltaïque n’est plus très loin d’être compétitif en France, et l’est déjà dans de nombreuses régions du monde : « Nous produisons à un prix proche de 100 euros le mégawattheure, soit moins que le nouveau nucléaire ». Mais davantage que le nucléaire déjà installé.
Créée en 2006, Solaire Direct va réaliser un chiffre d’affaires de 170 millions d’euros cette année, en hausse de 30 % par rapport à 2012. Thierry Lepercq table sur un fort développement à nouveau l’an prochain. La PME est rentable depuis 2009.
Anne Feitz - Les Echos
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